Critique Littéraire / Críticas Literarias
Pour monsieur Guy Vincent
J'ai lu l'article « Pour une critique spécifique en poésie » que vous avez
publié sur le site du Prix Lucienne G-Vincent.
J'ai beaucoup apprécié cet article car la critique littéraire en général
m'intéresse et je suis persuadée qu'elle sert vraiment les œuvres. Elle
peut même atteindre des sommets comme chez Gérard Genette ou chez
Henri Godard.
Votre article tente de cerner les étapes de la création poétique et de se
rapprocher de son mystère. La distinction entre état psychologique et état
psychique est éclairante ; la façon dont vous détaillez ensuite les plans de
référence est claire mais ensuite je suis un peu perdue entre « thèmes »,
« motifs » et « données »…peut-être parce que je n'ai pas assez de
formation dans ce domaine. J'ai pourtant tout bien lu et apprécié (j'ai
même pris des notes !...) mais, surtout, je sors de cette lecture soulagée
de voir que la critique littéraire en poésie peut permettre de faire un
grand tri.
Je m'explique. J'ai trop souvent le sentiment, en lisant de la poésie
moderne –ce qui a voix au chapitre chez les éditeurs – donc ce qui se
publie le plus souvent, qu'il y a quelque chose de gratuit, contrairement à
ce qu'écrit Lucienne G-Vincent pour ne prendre qu'un exemple ! Que
parfois un mot pourrait être mis à la place d'un autre et que ça
passerait !...Et ce qui est plus grave, qu'après la lecture, il n'en reste
rien…pas une émotion, pas une idée mais plutôt de la confusion et la
crainte, en tant que lecteur, de n'avoir pas été à la hauteur !
Alors, ce que vous essayer de construire, c'est un moyen de déceler le
faux d'avec le vrai, un moyen d'authentification, j'aimerais dire ! Et cela,
c'est très rassurant. Ça soulage même ! Vous vous dresser contre la
gratuité de l'écriture : ce n'est pas parce qu'un texte a une disposition
particulière, souvent étirée, allongée sur la page, une bizarrerie dans le
choix ou l'économie des mots qui fait que, comme pour lire du Mallarmé,
vous allez vous y reprendre en deux fois ou plus, que c'est un poème !
Et je crois que la poésie moderne se vend assez mal à cause de cette
confusion.
Par contre, si son signifiant - le plus moderne ou inattendu soit-il - se plie
à votre méthode, si tous les moyens de « vérification » que vous
mettez en œuvre rencontrent un écho, s'ils deviennent « parlants », alors
on peut dire qu'on a à faire à de la vraie poésie.
D'ailleurs, c'est ce qui ressort des raisons que vous donnez de l'attribution
des deux prix de 2019 : à en lire les passages cités et à vous lire, on voit
bien qu'on est devant de la vraie poésie : elles sont différentes mais aussi
fascinantes comme doit l'être toute authentique création artistique.
Donc votre article est rassurant, c'est essentiellement sur cela que je
voulais insister.
Je veux aussi dire qu'en ce sens, conçue ainsi, la critique de poésie est
elle-même poétique, du moins c'est l'effet que me fait cet article !
C'est l'opinion d'une lectrice !
Bien amicalement en poésie,
Marie-Thérèse Bitaine de la FuentePour monsieur Guy Vincent
J'ai l'article « Pour une critique spécifique en poésie » que vous avez
publié sur le site du Prix Lucienne G-Vincent.
J'ai beaucoup apprécié cet article car la critique littéraire en général
m'intéresse et je suis persuadée qu'elle sert vraiment les œuvres. Elle
peut même atteindre des sommets comme chez Gérard Genette ou chez
Henri Godard.
Votre article tente de cerner les étapes de la création poétique et de se
rapprocher de son mystère. La distinction entre état psychologique et état
psychique est éclairante ; la façon dont vous détaillez ensuite les plans de
référence est claire mais ensuite je suis un peu perdue entre « thèmes »,
« motifs » et « données »…peut-être parce que je n'ai pas assez de
formation dans ce domaine. J'ai pourtant tout bien lu et apprécié (j'ai
même pris des notes !...) mais, surtout, je sors de cette lecture soulagée
de voir que la critique littéraire en poésie peut permettre de faire un
grand tri.
Je m'explique. J'ai trop souvent le sentiment, en lisant de la poésie
moderne –ce qui a voix au chapitre chez les éditeurs – donc ce qui se
publie le plus souvent, qu'il y a quelque chose de gratuit, contrairement à
ce qu'écrit Lucienne G-Vincent pour ne prendre qu'un exemple ! Que
parfois un mot pourrait être mis à la place d'un autre et que ça
passerait !...Et ce qui est plus grave, qu'après la lecture, il n'en reste
rien…pas une émotion, pas une idée mais plutôt de la confusion et la
crainte, en tant que lecteur, de n'avoir pas été à la hauteur !
Alors, ce que vous essayer de construire, c'est un moyen de déceler le
faux d'avec le vrai, un moyen d'authentification, j'aimerais dire ! Et cela,
c'est très rassurant. Ça soulage même ! Vous vous dresser contre la
gratuité de l'écriture : ce n'est pas parce qu'un texte a une disposition
particulière, souvent étirée, allongée sur la page, une bizarrerie dans le
choix ou l'économie des mots qui fait que, comme pour lire du Mallarmé,
vous allez vous y reprendre en deux fois ou plus, que c'est un poème !
Et je crois que la poésie moderne se vend assez mal à cause de cette
confusion.
Par contre, si son signifiant - le plus moderne ou inattendu soit-il - se plie
à votre méthode, si tous les moyens de « vérification » que vous
mettez en œuvre rencontrent un écho, s'ils deviennent « parlants », alors
on peut dire qu'on a à faire à de la vraie poésie.
D'ailleurs, c'est ce qui ressort des raisons que vous donnez de l'attribution
des deux prix de 2019 : à en lire les passages cités et à vous lire, on voit
bien qu'on est devant de la vraie poésie : elles sont différentes mais aussi
fascinantes comme doit l'être toute authentique création artistique.
Donc votre article est rassurant, c'est essentiellement sur cela que je
voulais insister.
Je veux aussi dire qu'en ce sens, conçue ainsi, la critique de poésie est
elle-même poétique, du moins c'est l'effet que me fait cet article !
C'est l'opinion d'une lectrice !
Bien amicalement en poésie,